Ile de la Réunion, inquiétude des entreprises à son comble

Alors que les entreprises réunionnaises appellent à l’aide, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin est attendue ce mercredi 28 novembre sur l’ile pour tenter de rassurer le monde économique comme la population après des jours et jours de tension et de graves émeutes. Santhi Véloupoulé déléguée générale de CPME Réunion (confédération des PME) déclare « La situation empire, nous pouvons nous demander où cela va nous mener … ».

Le ras-le-bol des entreprises est bien mis en avant dans un communiqué, publié ce matin et justement alarmiste titré « LES ENTREPRISES MEURENT »

Nos entreprises ne sont plus approvisionnées et ne peuvent plus ni produire, ni livrer, que ce soit des produits ou des services. Nos salariés ne sont plus en mesure de circuler et ne sont plus en sécurité. Ils sont même victimes de racket dans les files de voiture.

Nos entreprises n’ont plus de trésorerie pour honorer leurs échéances. Nos entreprises se voient contraintes de fermer systématiquement en fin de matinée sous les menaces, les invectives et les insultes.

Le port et l’aéroport restent inaccessibles, les marchandises sont bloquées, les produits frais sont périmés et les bateaux sont déroutés vers d’autres pays. Faute de réapprovisionnement en matières premières, dans quelques jours, la pénurie des produits de première nécessité se fera sentir. Toutes les énergies et les actions consacrées au développement de notre île ces dernières années sont en cours de destruction.

Tous ces efforts auront-ils été vains ? Si nos entreprises ne peuvent plus travailler : c’est la faillite assurée, une faillite collective et durable qui s’annonce. C’est là toute La REUNION qui s’abîme. Depuis le début de la crise, contre vents et marées, nous avons continué à livrer nos clients et la population a pu continuer à consommer malgré les difficultés. Désormais, le risque est trop grand, les livraisons de marchandises ne peuvent plus être réalisées compte-tenu du climat d’insécurité grandissant pour nos salariés qui travaillent la peur au ventre.

Des camions ont été pillés, les chauffeurs menacés.

Des camions ont été pillés, les chauffeurs menacés. Responsables et pragmatiques, nos entreprises ne peuvent plus assumer les dangers encourus par leurs salariés. Contraintes et forcées, nos entreprises n’ont pas d’autre choix que de se décréter « ENTREPRISES MORTES » pour la journée de demain mercredi, dans l’attente d’une action proportionnée et réelle de l’Etat face à ce cataclysme économique pour permettre à nos entreprises de RÉOUVRIR :

Nous demandons à ce que :

  • L’État restaure la liberté du commerce et celle de circuler « pour permettre à l’activité économique de reprendre son cours ». Notamment par le déblocage du port maritime et des aéroports ;
  • l’État obtienne des assurances, une prise en charge exceptionnelle des pertes d’exploitation de tous les assurés ;
  • l’État mette en place un fonds de secours exceptionnel par filière pour cas de force majeure afin de permettre à toutes les entreprises sinistrées de payer leurs charges courantes ;
  • l’État déclare qu’un étalement des échéances sociales et fiscales sur 6 mois soit mis en oeuvre, ainsi que des mesures de recours à l’activité partielle (chômage partiel ou technique) pour toutes les entreprises qui le sollicitent, avec une indemnisation à 100% pour ces entreprises par l’Etat (et non limitée à 7.74€ ou 7.23€ selon l’effectif de l’entreprise) ;
  • l’Etat admette par décision ministérielle, un dépassement du délai d’achèvement des travaux et des fondations pour les opérations agréées en défiscalisation, pour cas de force majeure. Nos entreprises sont victimes de cette crise et totalement impuissantes face à cette situation qui ne leur incombe en rien. À force de subir, elles sont en train de mourir…

Et Santhi Véloupoulé de conclure « Il y a des revendications dans cette crise sociale que toute la société réunionnaise doit entendre. Mais entraver la liberté de circulation des personnes et des marchandises, c’est tuer La Reunion à petit feu. 98% des entreprises locales sont des entreprises de moins de 11 salariés. Certaines d’entre elles viennent d’engager des procédures de sauvegarde. D’autres ont déjà confirmé leur incapacité à maintenir 100% de leurs emplois. Qui va payer la note ? En revanche ne nous trompons pas : la crise réunionnaise ne doit pas être vue depuis le continent comme une mascarade exotique à 10 000 km. C’est aussi à cause de ce regard qui n’est pas un mirage que la crise s’emballe. Chaque acteur a un examen de conscience à livrer. »

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