Témoignage Abdel Miri, Carrosserie Lecomte (93)

Cet article est extrait du n° 92 de Profession Carrossier dans le cadre d’un grand dossier “Covid-19 – Le choc économique”

Quelle période exceptionnelle !

Qui aurait pu imaginer… le Monde à l’arrêt durant presque deux mois et un avenir incertain pour beaucoup. Le drame s’est installé comme une traînée de poudre. Après le terrible épisode sanitaire, nous mettons le nez dehors avec quelques craintes. Les ouvriers, les employés regagnent leurs lieux de travail. N’allons pas plus loin dans une description. Nous connaissons, par le détail ce qui s’est passé, mais pas ce qui va advenir. Ainsi, ce numéro 92 de Profession Carrossier n’est pas ordinaire… et peut être sera-t-il collector ! En voici un extrait à la rencontre avec Abdel Miri, Carrosserie Lecomte – Le Blanc-Mesnil (93)

“Pas un jour de fermeture

Cette carrosserie est implantée de longue date dans un quartier pavillonnaire ce qui rend difficile une expansion, mais le jeune patron, juste 40 ans se présente comme un homme heureux. Membre du réseau Top Carrosserie (et Top Garage) depuis de longues années, Abdel Miri s’est retrouvé à la tête de cette affaire un peu par hasard. Mais son histoire étonnante, vous la découvrirez dans le prochain numéro de Profession Carrossier au mois de septembre. Ici, nous évoquerons uniquement la gestion d’une entreprise de carrosserie au cœur de la crise sanitaire qui bouleverse la planète. Dans cette affaire de la banlieue parisienne travaillent 8 compagnons dont 6 carrossiers, en plus d’un chef d’atelier, du patron et d’une secrétaire. Deux carrossiers et la secrétaire étaient en chômage partiel. Sur les 55 jours du confinement jusqu’au 11 mai, alors que les carrossiers, comme les garagistes avaient le droit de travailler, beaucoup étaient fermés en fonction de diverses problématiques dont l’approvisionnement en pièces de rechange.

La carrosserie Lecomte n’a pas fermé une seule journée. Très rapidement, les moyens ont été mis en place comme les normes sanitaires avec désinfection des véhicules à l’entrée comme à la sortie et le travail a pu se poursuivre avec les portes fermées afin que des personnes étrangères à l’entreprise ne viennent pas au contact du personnel. « Nous avons pu sortir la majorité des voitures. Certains concessionnaires maintenaient une permanence, mais il n’y avait pas de livraison, alors nous devions nous déplacer, parfois jusqu’à Paris, c’est le cas pour Renault. Chez Volkswagen, certaines pièces arrivaient directement d’Allemagne. A notre surprise BMW est aussi resté opérationnel. Nous pouvons remerciez les constructeurs qui ont fait des efforts mais aussi un voisin grossiste en pièce, Mesnil Accessoires qui ouvrait spécialement pour nous. Mais au bout du compte, la majorité des fournisseurs a pénalisé tout le monde » reconnait Jean-Pierre Volante, chef d’atelier.

Mais la débrouillardise n’est pas le seul atout de cette entreprise. La Carrosserie Lecomte a un contrat d’entretien avec une compagnie d’ambulances qui rayonne en région parisienne avec plusieurs filiales. Au total, il y a 70 véhicules, qui pour certains tournent en deux ou trois équipes. L’accord avec cette entreprise est simple, pour une panne mécanique, y compris un embrayage, l’immobilisation est de 24 heures, pour la carrosserie, entre 3 et 4 jours. « Pour cela, il nous faut des pièces en stock. Heureusement l’entreprise d’ambulance utilise des véhicules de la même marque, ce qui facilite la gestion » indique Abdel Miri qui entretien des relations de confiance avec Thierry Barbeau, le patron de ce groupe. Le travail sur les véhicules sanitaires, en carrosserie comme en mécanique, représente 30% d’un chiffre d’affaires de 1,4 million d’euros. Sur cette période, le chiffre d’affaires est en baisse sensible, mais chiffre d’affaires il y a … dans l’attente de la reprise.

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