Somnolence au volant : 1ère cause d’accident mortel en 2017

Chaque année, l’ASFA ou association des sociétés françaises d’autoroutes, qui rassemble la totalité des acteurs du secteur soit plus de 20 entreprises comprenant les sociétés d’autoroutes et d’ouvrages concédés détentrices de contrats avec l’Etat publie chaque année un bilan mettant à chaque fois en exergue une certaine autosatisfaction en assurant que le niveau de sécurité était 5 fois supérieur que sur les autres réseaux, évidemment très différents, beaucoup moins chers … et malheureusement mal entretenus.

Pourtant les autoroutes sont dangereuses à cause de leur monotonie et le fait que de nombreux conducteurs perdent la notion de danger en connectant leur régulateur de vitesse qui permet alors de faire tout autre chose que de conduire. C’est là un véritable problème. Si certains véhicules possèdent des aides à la conduite « réveillant » le conducteur en cas de franchissement de ligne sans clignotant, ils sont très minoritaires et les équipements, qui ne sont pas d’origine, font partie des options. Les poids-lourds ne font pas exception et leurs conducteurs, roulant à 90 km/h sur des centaines de kilomètres sont comme les autres tentés par les divertissements au volant mais aussi l’assoupissement.

L’ASFA le reconnait, la somnolence et la fatigue au volant demeurent la première cause d’accidents mortels en 2017, soit un sur quatre et tous les conducteurs sont concernés, particulièrement la nuit (40% des accidents relevés ont lieu au cours de cette période). Il y a également une hausse du nombre d’accidents liés à la prise d’alcool, de drogues ou de médicaments. 2017 a vu une augmentation inquiétante du facteur « Alcool, drogues, médicaments » dans les accidents, passant de 15% en 2016 à 25% un an plus tard. Les conducteurs masculins âgés de moins de 35 ans sont les plus représentés dans ce type d’accidents qui ont principalement lieu la nuit et les week-ends.

Au moment des grandes transhumances d’été, il faut se méfier également de l’inexpérience de certains conducteurs qui roulent peu durant l’année et peuvent partir avec une voiture insuffisamment préparée. Autre contingent à risque, les jeunes conducteurs qui sont surreprésentés dans les accidents liés à l’inattention au volant. Globalement, la part d’accidents impliquant l’inattention au volant est en progression depuis 10 ans, même si une légère baisse a été enregistrée en 2017 (11% contre 16% l’année précédente). Les conducteurs entre 18 et 34 ans représentent 42 % du total et ils ont deux fois plus de risque d’être tués. L’inattention au volant est en grande partie liée à l’utilisation de ce que les spécialistes appellent joliment les « distracteurs » smartphones, tablettes, GPS utilisés durant la conduite. Dans cette catégorie, les conducteurs professionnels ne sont pas exonérés.

La SANEF remarque aussi une baisse des excès de vitesse et recommande la plus grande vigilance s’agissant de la protection des salariés des sociétés d’autoroute. En 2017, un mort et 15 blessés sont à déplorer. Plus de 70% de ces accidents interviennent lors d’opérations de balisage de chantier ou d’urgence. Les poids lourds sont impliqués dans 58% des cas, et les véhicules légers dans 42% … par faute d’inattention.

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