Nous sommes en juillet 2015. En enquêtant sur de simples vols de voitures, les gendarmes ont mis au jour une tentaculaire escroquerie impliquant des garagistes et des experts automobiles qui autorisaient la remise en circulation des milliers de voitures gravement accidentées (VGE) et maquillées après des remises en état sommaires qui étaient pour certaines revendues dans des garages ou sur des sites d’annonces. La justice avait transmis, au ministère des transports, la liste des 5014 véhicules concernés par ces fausses expertises. Ce dernier avait écrit les propriétaires floués par l’intermédiaire du délégué à la sécurité routière. Ils avaient alors l’obligation de faire expertiser leurs voitures avant de reprendre la route.

Dans cette affaire, l’ANEA (Alliance Nationale des Experts en Automobile) qui organise son congrès le vendredi 18 mars, se porte partie civile ! Dans le cadre du procès de cette affaire qui se tiendra les 22 et 23 mars prochain et qui concerne 11 prévenus dont 3 experts en automobile, ANEA, garante de la déontologie et du code de bonne pratique de l’expertise en automobile, souhaite démontrer que la corporation des experts est honnête et elle veut défendre l’intérêt collectif de l’ensemble de ses adhérents. Outrée par ces actes malveillants de quelques experts poursuivis pour « escroquerie en bande organisée », Philippe Ouvrard, Président de l’ANEA et de la CFEA (Confédération Française des Experts en Automobile) rappelle que dans le cadre de ce dossier sans précédent, la profession s’est immédiatement mobilisée aux côtés des pouvoirs publics afin de mettre en œuvre une procédure d’urgence pour expertiser les 5 000 véhicules concernés. A ce jour, sur les 2 500 véhicules qui ont déjà été examinés, 40 % ont été déclarés dangereux au ministère de l’Intérieur. Les véhicules restant à expertiser, le seront dans les prochaines semaines.
Le bilan quantitatif et qualitatif du « traitement expertal » de ce dossier sera abordé en détail à l’occasion du colloque annuel de l’ANEA du 18 mars prochain, en présence de Monsieur Emmanuel Barbe, Délégué Interministériel à la Sécurité Routière. Pour Sylvain Girault, membre du comité directeur et porte-parole de l’ANEA, « notre profession n’est pas homogène car nous ne travaillons pas tous dans le même cadre d’activité. Il faut savoir que 1 % des experts en automobile se sont écartés de nos métiers historiques en se spécialisant dans le suivi de travaux pour la remise sur le marché de véhicules économiquement irréparables, plus communément dénommés épaves » Ainsi les 3 experts qui doivent être prochainement jugés font partie de cette catégorie très minoritaire dans la profession, dont le chiffre d’affaires ne dépend que de l’activité avec les réparateurs d’épaves, marché assurément restreint.
« Cette affaire confirme tout l’intérêt des travaux que nous avons entrepris pour la refonte de notre code de déontologie qui doit encadrer, protéger le métier de l’expertise et éviter tout risque de déviance.» assure Sylvain Girault. L’Anea rassemble 1 819 adhérents personnes physiques et 692 cabinets répartis à travers tout le territoire national.