Photos © Jean-Yves KERBRAT
800 000 véhicules, 10 000 événements, 4 000 entreprises, 20 000 emplois directs qui ne vivent que de l’automobile de collection et des milliers d’emplois indirects qui sont menacés.
Les voitures anciennes roulent très peu et pour le plaisir de leurs propriétaires
Dans le cadre de la loi de transition énergétique, 19 collectivités (25% du territoire français) sont passées en « zones à faibles émissions » ZFE (comme la métropole européenne de Lille, la métropole d’Aix-Marseille-Provence, la métropole de Lyon…), et elles appliqueront dès le mois de janvier 2021 les mesures pour interdire la circulation de jour comme de nuit et tout au long de l’année, des véhicules ne disposant pas des vignettes Crit’Air appropriées. De ce fait les voitures de collection de plus de 30 ans, qui, par leur ancienneté, sont dépourvues de vignettes Crit’Air, seront légalement contraintes de rester au garage.
Avec l’extension attendue des ZFE (une trentaine de nouvelles agglomérations en perspective), et sans une adaptation urgente de la règlementation pour les véhicules « historiques » de plus de 30 ans, le paysage français risque de voir à court terme la disparition d’un patrimoine culturel exceptionnel, entraînant de lourdes conséquences économiques et sociales dans la France entière dans des domaines aussi variés que le tourisme, la culture, l’événementiel, l’artisanat…
Véhicules d’époque, un marché de 4 milliards d’euros
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Ce sont, entre autres, 800 000 véhicules, 10 000 événements, 4 000 entreprises, 20 000 emplois directs qui ne vivent que de l’automobile de collection et des milliers d’emplois indirects qui sont menacés. Le secteur de l’automobile historique représentant plus de 4 milliards d’euros du PNB.
Cette alerte est lancée par la Fédération Véhicules Patrimoine et Passion (FVPP) initiée par Valve, (Villes accueillants en liberté les véhicules d’époque) association reconnue d’intérêt général, en appelle à une mobilisation active pour défendre la libre circulation des véhicules historiques de plus de 30 ans. Aujourd’hui, elles demandent la reconnaissance des véhicules historiques de plus de 30 ans au titre du patrimoine industriel vivant du 20ème siècle et le droit pour les véhicules historiques de circuler librement en ZFE conformément aux préconisations du droit européen, avec la mise en place d’un signe extérieur de reconnaissance, par exemple, une vignette ou une plaque d’immatriculation spécifique comme c’est le cas dans certains pays européens comme l’Allemagne ou les Pays-Bas.
Un secteur à défendre d’urgence
Si ces revendications n’étaient pas prises en compte, cela signifierait probablement la fin programmée d’un secteur dynamique alors qu’il est pourtant prouvé que l’impact environnemental des véhicules historiques anciens est insignifiant (0,01% des kilomètres parcourus par le parc automobile français) au regard de leur utilisation très occasionnelle (moins de 1000 km effectué en moyenne par an par véhicule) et leur très faible représentation sur le parc global de l’automobile en France (2%).
Afin d’alerter l’opinion publique et de renforcer son action, la FVPP lancera une pétition en ligne début décembre 2020.